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L’intelligence artificielle au service de la persévérance scolaire

L’intelligence artificielle au service de la persévérance scolaire
De gauche à droite : Valérie Pisano, présidente et chef de la direction du MILA; M. Éric Caire, ministre responsable de la Cybersécurité et du Numérique; M. Eric Racine, directeur général du CSS du Val-des-Cerfs; M. Jean-François Roberge, ministre de l'Éducation; M. Daniel Bellemare, directeur général du CSS au Cœur-des-Vallées; et Pierre Dumouchel, directeur transfert technologique d'Ivano.

Mettre l’intelligence artificielle au service de la persévérance scolaire et aussi s’en servir pour lutter contre le décrochage scolaire : voilà un projet qui mûrit dans la tête du directeur général du CSS du Val-des-Cerfs, depuis de nombreuses années. Ayant été lui-même un décrocheur durant son parcours scolaire, Eric Racine connaît très bien le chemin qu’empruntent celles et ceux qui s’éloignent des bancs d’école.

C’est un peu plus tard, alors direction d’établissement scolaire, qu’il a cherché à comprendre le phénomène. Mû par une volonté de mieux cibler les élèves à risque de décrocher de leur parcours académique, M. Racine s’est accroché à l’idée qu’un jour, la persévérance scolaire permettrait de lever le voile sur l’abandon du cheminement scolaire par certains élèves. Car, avant l’ère du numérique, M. Racine et ses équipes n’étaient pas en mesure de croiser les données amassées.

L’arrivée de l’intelligence artificielle a permis de gérer un grand nombre de données, de les comparer et sous-peser entre-elles. Grâce à cette nouvelle méthodologie d’étude des données, il est désormais possible de prédire celles et ceux qui risquent, du jour au lendemain, de s’éloigner des bancs d’école. Une fois à la direction générale, M. Racine s’est entouré de plusieurs intervenants et professionnels du milieu de l’éducation, mais aussi de spécialistes de l’analyse de données de l’intelligence artificielle. Eric Marcotte, Lead Data Scientist chez Stratemia, et Michèle Desrosiers, anciennement associée chez Raymond Chabot Grant Thornton, ont œuvré aux côtés des équipes du CSS du Val-des-Cerfs dans le but de créer un outil qui permettrait de mieux cibler les parcours à risque et enfin de détecter le plus tôt possible et de manière plus efficiente, les jeunes qui présentent les signes avant-coureurs d’un possible décrochage.

Un projet qui se conjugue avec le plan d’engagement vers la réussite (PEVR)

Au cours de l’année scolaire 2017-2018, le projet a débuté avec pour volonté la détection d’élèves à risque de décrochage ne présentant pas de signe clair d’enjeux liés à la persévérance scolaire. Fort de deux années d’expérimentation, le CSS du Val-des-Cerfs décide de présenter une nouvelle fois l’initiative au ministère de l’Éducation du Québec en 2019. En novembre 2020, le gouvernement décide d’appuyer le projet et collabore avec les équipes du CSS du Val-des-Cerfs dans le but de valider, reproduire et exporter le projet auprès de cinq autres centres de services scolaires de toutes tailles. Les organismes paragouvernementaux retenus sont les suivants :

  • Le Centre de services scolaire Vallée-des-Tisserands
  • Le Centre de service scolaire de Saint-Hyacinthe
  • Le Centre de services scolaire de Laval
  • Le Centre de services scolaire de la région de Sherbrooke
  • Le Centre de services scolaire des Chênes

 

Le MEQ étant désormais associé au projet souhaite approfondir la méthodologie dans le but d’un jour en faire bénéficier l’ensemble du réseau scolaire du Québec. Cette volonté ministérielle fait d’ailleurs partie des trois objectifs qui soutiennent le projet pilote en persévérance scolaire; le premier tant à déterminer la qualité prédictive des modèles d’analyses et le deuxième à identifier de potentiels décrocheurs au sein du bassin d’élèves fréquentant les établissements scolaires de l’ensemble des centres de services scolaires du Québec.

Des résultats au-delà des attentes

Le CSS du Val-des-Cerfs prend alors le rôle de planificateur impulsant les orientations au projet pilote. Un peu plus tard en 2021, les résultats et les analyses obtenus par un croisement de données elles-mêmes prélevées dans le respect de la confidentialité des dossiers et la sécurisation de son traitement confirment les résultats obtenus au CSS du Val-des-Cerfs. En effet, ceux-ci permettent d’avancer un taux de fiabilité des analyses dépassant la barre des 90%. Il s’agit bien d’une étape qui confirme la validité de l’outil pour l’ensemble des parties prenantes au projet.

Le numérique et son traitement facilité des données donnent même naissance à des variantes des modèles d’analyse avec désormais plus de 1500 variables qui permettent de sous-peser différents profils. Cette avancée technologique permet désormais d’évaluer le potentiel de décrochage et d’affiner le regard des spécialistes quant à la spécificité des signes précurseurs pour chaque élève dont le profil est dit à risque. Dans le but d’aider la lecture de l’ensemble de ses variables, un tableau de bord résume la rencontre des données analysées en cinq grandes catégories dont :

  • Le profil scolaire
  • Le comportement
  • La performance
  • L’Aspect sociodémographique
  • L’Assiduité

 

Ces variables sont considérées comme des piliers d’aide à la prise de décision sans nécessairement mettre une étiquette immuable sur des profils types. Elles permettent néanmoins une interprétation du risque qui conjugue l’effort humain d’analyse à une grande quantité de données jusqu’alors difficiles à regrouper en même temps.

Des tableaux de bord qui accompagnent le quotidien du réseau scolaire

L’outil ayant évolué au cours de l’année 2021 a donné naissance à une nouvelle interface qui se veut elle-même plus intuitive et collaborative entre les différentes parties prenantes du projet pilote. L’outil s’est aussi amélioré et prend d’ailleurs en compte l’ensemble des variables qui ont émergées avec l’arrivée de la crise sanitaire. D’ailleurs, au cours de la pandémie, l’outil a permis l’émergence d’un extralogiciel (la dérive conceptuelle de l’algorithme initial) qui permet aussi de rendre plus spécifique la lecture des résultats et d’intégrer des variables qui n’auraient pas été mises en exergue sans l’arrivée de la COVID-19 dans le quotidien des élèves du Québec. L’impact alors de la crise sanitaire peut être greffé à l’outil principal et permet de pondérer les variables pandémiques aux données d’analyses prépandémiques. Tout comme le temps, l’outil évoluera et prévoit déjà une diminution de l’impact COVID-19 dans les prochaines années. Dans une approche prudente, l’outil adapte sa lecture et ses valeurs d’analyses à la période pour laquelle il est sondé ou encore sollicité dans le but d’éclairer une prise de décision pour soutenir les équipes-écoles et les intervenants à contrer le décrochage scolaire avant même que le comportement soit cristallisé chez l’élève.

Le réseau de l’éducation prend le virage numérique

L’algorithme développé lors du projet pilote a fait ressortir des outils d’analyses importants pour les cinq centres de services scolaires. Le projet et ses résultats ont été reconnus par le MEQ. Le 13 mars dernier, lors d’une conférence de presse à Montréal, le ministre de l’Éducation, M. Jean-François Roberge et son homologue pour responsable de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, ont valorisé et appuyé publiquement le projet. Québec est même allé plus loin avec la volonté de numériser l’ensemble des données accumulées par les Centres de services scolaires du Québec. Un investissement avoisinant les 11 millions de dollars sur deux ans dans le but d’appuyer les initiatives d’intelligence numérique telles que développées en Estrie par le CSS du Val-des-Cerfs et le CSS Cœur-des-Vallées.

Le Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs compte continuer ses efforts avec l’aide de l’ensemble de ses partenaires dans le but d’affiner l’outil d’aide à la prise de décision et d’en faire un réel levier qui pourra permettre de conserver les élèves sur les bancs d’école. Les équipes-écoles tout comme les différents intervenants du milieu scolaire pourront trouver en cet outil un parfait accompagnateur dans le but de mieux cibler et prédire le décrochage, mais aussi soutenir leur processus de prise de décision.

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